Alors, heureux? Pas malheureux, c'est sûr. Pour autant, la sortie de
Philippe Séguin, «cet événement peu banal», ne donne pas des ailes à Alain Juppé. «Ça l'a laissé sur le cul», assure l'un de ses proches. Entre les deux hommes, la haine est telle qu'il est obligé de se brider. Juste un peu, pour ne pas donner l'impression d'en rajouter, alors que certains l'accusent déjà de vouloir s'asseoir dans le siège encore chaud de Séguin. «Il n'est pas candidat à la présidence du RPR. Il ne peut être et avoir été. Ce n'est pas la meilleure façon de rentrer dans la circulation», assure l'un de ses proches. Bombardé membre du nouveau conseil politique, quelques heures après la démission de son éternel rival, Juppé s'est empressé de confirmer cette attitude à Sarkozy, le nouveau président du RPR par intérim le 16 avril. Non sans goûter l'ironie de l'histoire, puisqu'il y a deux ans, au lendemain de la «Bérézina» des législatives, il s'était vu sommé par Chirac de ne pas prendre comme secrétaire général le député-maire de Neuilly, pour cause de balladurite aiguë. Du coup, ce dernier s'était rangé du côté de Séguin. Et Juppé avait dû plier bagage et délaisser la rue de Lille. Ce qui ne l'a pas empêché de garder contact avec Sarkozy tout en restant très proche du chef de l'Etat, qu'il n'a cessé de voir. «Fils préféré». Alors, cette semaine, le maire de Bordeaux n'a pas eu à se forcer pour remplacer au débotté Séguin au petit-déjeuner des caciques RPR, le mardi à l'Elysée. C'est Chirac q