Une semaine après la saute d'humeur de Philippe Séguin, la droite
s'installe dans sa configuration définitive sur le champ de bataille des élections européennes. Conseil national du RPR samedi, conseil national de l'UDF dimanche, les deux instances vont tirer les conséquences de l'édition 1999 de la désormais traditionnelle crise de printemps de l'opposition. En attendant un possible mouvement à l'été, la géographie, pour l'heure, est figée. Au centre, le chef de l'Etat, dont la liste RPR-DL portera officiellement les seules couleurs et qui le dira samedi en adressant un message au mouvement gaulliste. Nouveau «responsable du parti du Président», selon la définition de l'ancien ministre Eric Raoult, Nicolas Sarkozy, héraut du balladurisme, revenu à ses amours premières. Pour combien de temps? Averti que la fidélité en politique est passagère, Jacques Chirac a pris soin d'entourer le député-maire de Neuilly d'Alain Juppé et de Jean-Louis Debré, deux membres éminents de sa garde rapprochée.
Fédéraliste. A leur gauche, François Bayrou continue à oser une autonomie qu'il a longtemps combattue. Le président de l'UDF veut croire que la guerre au Kosovo est un facteur d'intégration de l'Europe. Il a donc fait le choix de vanter une accélération de l'union politique. Il arbore son fédéralisme et parie sur l'occasion historique qui lui est donnée de faire exister sa famille. Jamais le RPR n'a été aussi mal en point depuis sa création, il y a vingt-trois ans. La scission menace au soir