Ils étaient environ 300, dimanche matin, devant la mairie de Saint-Denis. Silencieux. Adultes, enfants, adolescents, de la cité des Cosmonautes. Un quartier où Karim Fadiga, 26 ans, a été assassiné mercredi. Deux coups de couteau dans le ventre parce qu'il s'opposait à un deal. Sa mort a bouleversé le quartier.

Karim était venu voir Monise, une gardienne, mercredi dernier. Ils étaient proches. Elle l'avait connu il y a quinze ans, en s'installant aux Cosmonautes. Puis ils avaient monté ensemble une association sportive. Ils devaient prendre un rendez-vous en mairie. Karim est venu en parler. Il est resté «cinq à dix minutes», puis il est ressorti. A quelques mètres de l'immeuble, des trafiquants vendaient leur drogue. Tout le quartier les avait repérés. Les adolescents n'aiment pas en parler, mais l'un d'eux affirme: «Ça fait des mois que ça dure. C'est pas des gars d'ici. Ils viennent seulement pour vendre. Souvent, les clients non plus ne sont pas d'ici.» Karim est passé au moment où un deal avait lieu. Cela ne lui a pas plu, il l'a dit. Il y aurait eu un échange de mots, le ton serait monté. Un couteau est sorti. Karim a pris deux coups, dont un à l'abdomen, qui a provoqué une hémorragie interne. Un habitant du quartier l'a conduit à l'hôpital pendant que ses agresseurs prenaient la fuite. Le soir, Karim était encore lucide. Il est mort le lendemain, à 6h du matin.

Enterrement au Mali. Depuis son décès, la cité semble pétrifiée. C'est un petit quartier (448