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Libération

La base RPR peine à suivre ses chefs.Les militants ne cachent plus leur désarroi face aux déchirements du parti.

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publié le 26 avril 1999 à 0h26

«Une douche froide», «une crise de plus», «on en a vu d'autres»"

Fataliste, la base RPR encaisse la démission de Philippe Séguin comme un nouveau coup dur à ajouter à une liste qui n'en finit plus de s'allonger, de l'affrontement Chirac-Balladur en 1995 à la dissidence de Charles Pasqua en passant, évidemment, par la dissolution ratée du printemps 1997.

Une nouvelle tempête qui écorne un peu plus aux yeux des militants gaullistes le prestige du président de la République. «D'abord l'Assemblée et, maintenant, le RPR. A cette cadence, Chirac n'aura bientôt plus rien à dissoudre"», résume Jacques, secrétaire d'une circonscription de Haute-Garonne, tout près de jeter l'éponge: «Ça commence à me fatiguer, tout ça.» Jacques était avec trois de ses copains tarnais du RPR quand il a appris le départ de Philippe Séguin. «On s'est dit tout de suite que Jacques Chirac l'avait bien cherché. Il fait les yeux doux à Bayrou et à Villiers et il s'étonne de voir Séguin claquer la porte? Il aura peut-être besoin de l'UDF pour se faire réélire à la présidence. Mais moi je dis qu'il aura d'abord besoin de nous, les compagnons.» «Je me demande si Chirac fait tout ce qu'il faut pour rempiler en 2002, s'interroge un adhérent quadragénaire de Haute-Garonne. Ce n'est jamais bon de laisser le désordre s'installer dans sa maison. Pour tout dire, j'ai l'impression qu'il ne maîtrise pas grand-chose. Avec l'âge, je deviens peut-être un déçu du chiraquisme"»

Chirac blanchi. Dans un parti bâti par et pour J