Jacques Chirac a décidé de jouer l'apaisement face aux rivalités qui
tiraillent l'opposition à l'approche des européennes, en prenant le parti de se placer ostensiblement à l'écart de la campagne électorale. Le chef de l'Etat, qui avait pris l'habitude de recevoir le mardi matin les responsables du RPR et, tous les quinze jours, le jeudi après-midi, le président de l'UDF François Bayrou, a fait savoir hier par son entourage qu'il avait décidé de reporter «tous ses rendez-vous politiques avec des personnalités engagées dans la campagne». «Le président de la République n'a pas vocation à intervenir dans les campagnes électorales», a-t-on indiqué à l'Elysée, en précisant que ces rendez-vous reprendraient leur cours normal après les élections. En démissionnant le 16 avril de la présidence du RPR et en renonçant du même coup à conduire la liste RPR-DL aux européennes, Philippe Séguin avait reproché à Jacques Chirac d'avoir «fait publiquement la promotion» d'une liste rivale en recevant Bayrou à l'Elysée. Six jours plus tard, le président du groupe RPR à l'Assemblée nationale Jean-Louis Debré faisait rebondir la controverse en formant le souhait «que, pendant cette campagne électorale, puisque le chef de l'Etat est au-dessus des partis, il ne reçoive pas François Bayrou».
La décision du président de la République lui a valu aussitôt l'approbation du président de l'UDF: «On a essayé de le mouiller dans une campagne électorale dans laquelle le président de la République, comme institu