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Libération

La Sécu va ouvrir ses portes aux exclus. Le projet de «couverture universelle» examiné à l'Assemblée.

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publié le 27 avril 1999 à 0h28

Elle aurait pu être une loi consensuelle. Soutenue par les

socialistes et les communistes bien sûr, car tout ce qui lutte contre les inégalités est de gauche. Par les Verts, cela va de soi. Par les centristes, pleins de compassion pour leur prochain. Mais aussi par les gaullistes, attachés à «réduire la fracture sociale». C'est d'ailleurs le gouvernement d'Alain Juppé qui lança en 1995 l'idée d'une «assurance maladie universelle», rebaptisée par la gauche «couverture maladie universelle» (CMU). Le projet de loi examiné à partir de ce soir à l'Assemblée a l'ambition de combler les lacunes d'un système de protection sociale où 150 000 à 200 000 personnes ne bénéficient pas de l'assurance maladie obligatoire, et 6 millions et demi n'ont pas de couverture complémentaire. Elle s'adresse aux personnes percevant moins de 3 500 francs par mois de revenus. La couverture maladie universelle, mesure sociale importante, est sans doute la dernière de la législature. Symboliquement, elle doit entrer en application au 1er janvier 2000.

La CMU met la droite devant un choix cornélien. La soutenir, c'est acter le fait que la gauche conduit une réforme importante. En cette période de déchirements internes, elle n'y a guère intérêt. S'y opposer, c'est laisser à la majorité le monopole de la lutte contre l'exclusion. «Si nous étions au gouvernement, il nous faudrait faire une loi», admettent aussi bien Jacques Barrot (UDF) que Bernard Accoyer (RPR) ou Jean-François Mattei (DL), mais, disent-ils à