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Libération

Avant de parler des retraites, Jospin s'éclaircit la voie. Le Premier ministre soigne sa communication sur ce dossier explosif.

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publié le 28 avril 1999 à 0h29

Lionel Jospin s'attaque au dossier le plus brûlant de sa

législature. Demain matin, le commissaire au Plan, Jean-Michel Charpin, lui remettra officiellement le fruit des travaux de la mission de concertation sur les retraites. Le Premier ministre n'apprendra rien: ce rapport traîne sur son bureau depuis bientôt trois semaines. Le diagnostic de Charpin, il le connaît par coeur: en l'absence d'une réforme, le choc démographique de 2006 et l'allongement de l'espérance de vie menacent l'avenir du système par répartition. Inquiétant. Toutefois, il y a plus alarmant pour le futur candidat à la présidentielle, au zénith dans les sondages de popularité: la levée de boucliers syndicale devant la proposition du Plan d'allonger à 42,5 ans la durée de cotisation.

Allongement. Jospin se gardera donc de trancher prématurément un dossier susceptible de «faire sauter n'importe quel gouvernement», aux dires de Michel Rocard. Matignon distille ses appels au calme: «Le rapport Charpin est un diagnostic, pas une source de propositions. Nous allons engager des négociations avec les partenaires sociaux sur cette base, mais, quant aux solutions à apporter au problème des retraites, le débat est ouvert.» En aparté, on écarte d'ores et déjà l'idée de porter à 42,5 ans la durée de cotisation ­ ce qui n'interdit nullement de réfléchir à un allongement moindre. On se dit également décidé à privilégier «les solutions financières». Les parapluies sont ouverts. «On ne peut demander à Jospin de régler le pr