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Libération

Chevènement renvoie son préfet en Corse. Bernard Bonnet s'est expliqué à Paris sur l'affaire des gendarmes.

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publié le 28 avril 1999 à 0h29

Bernard Bonnet, convoqué hier à Paris, a sans doute été enterré un

peu vite. Le préfet de région s'est expliqué hier matin au ministère de l'Intérieur, puis dans l'après-midi devant un conseiller du Premier ministre, et ses explications ont paru, semble-t-il, suffisantes pour que sa démission ne soit pas envisagée pour l'heure. Si Matignon a toujours soutenu le préfet, ses relations avec Jean-Pierre Chevènement, son ministre de tutelle, sont plus tendues. Ce dernier a cependant déclaré hier matin au Sénat que «rien ne permet, en tout cas pas ses antécédents, de demander la démission du préfet ["], qui s'est acquitté avec courage et détermination de la mission qui lui a été confiée par le gouvernement». Prison de Borgo. Le préfet a expliqué au ministre qu'il ne savait pas que les gendarmes d'élite du GPS, le groupe de pelotons de sécurité, patrouillaient dans la nuit du 19 avril autour de Chez Francis, la paillote incendiée. Il a assuré qu'il n'avait naturellement pas connaissance de toutes les patrouilles de gendarmerie et qu'il avait donné son accord, aussitôt après le sinistre, pour que le restaurateur puisse rouvrir, provisoirement, jusqu'en octobre, le maire de Cotti-Chiavari ayant servi d'intermédiaire.

«Il est évident que les événements survenus en Corse portent un coup à la politique de rétablissement de l'Etat de droit, a convenu Jean-Pierre Chevènement. La justice est saisie. Elle doit faire la lumière. A ce stade, aucune hypothèse ne peut ni ne doit être exclue.» Le