Hier en début de soirée, Martine Aubry a défendu devant les députés
son projet de loi sur la Couverture maladie universelle (CMU). «Une réforme nécessaire», a expliqué la ministre des Affaires sociales, parce que «les personnes aux revenus les plus faibles sont plus fréquemment amenées à renoncer à se faire soigner pour des raisons financières». Répondant par avance aux principales critiques formulées contre le projet, elle a esquissé les grandes lignes du débat parlementaire des prochains jours.
Le plafond de 3 500 francs de ressources? «Tout seuil peut prêter, par définition, à discussion», mais cela ne doit pas faire oublier que «nous passons de 2,6 à 6 millions de personnes» bénéficiant de la gratuité des soins. Le coût? «Il ne faut pas confondre maîtrise des dépenses de santé et rationnement des soins pour les plus pauvres». La généralisation d'un système d'assistance? «Ne pas mener à bien ce projet serait plutôt de la non-assistance à personne en danger». Au début de son intervention, Martine Aubry a cité le président d'ATD-Quart monde, Paul Bouchet, pour qui «le droit à la santé est un des six droits fondamentaux». Le successeur de Geneviève De Gaulle-Anthonioz à la tête de cette association humanitaire a expliqué à Libération pourquoi, selon lui, la CMU est «un choix éthique essentiel».
La loi de juillet 1998 a défini les grandes lignes de la lutte contre l'exclusion. Après le volet logement, on s'attaque aujourd'hui au volet santé.
C'est un des domaine fondamentaux de