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Analyse

Sans réforme, le secteur privé payera deux fois.

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L'équité passe par l'augmentation des cotisations des fonctionnaires.
publié le 28 avril 1999 à 0h29
(mis à jour le 28 avril 1999 à 0h29)

Six mois de concertation balayés en un jour: à peine les conclusions du rapport Charpin connues, les critiques ont plu drues. Syndicats, gauche radicale, libéraux se sont acharnés sur un diagnostic, outrageusement «apocalyptique» pour les uns, largement édulcoré pour les autres. Seule la CFDT n'a pas participé à ce concert de dénigrements: pour l'organisation de Nicole Notat, l'état des lieux est juste, même si les solutions préconisées se discutent. Au bal des hypocrites, il ne manque personne.

Du rapport, tous n'ont retenu qu'une proposition: porter à 42,5 ans la durée de cotisations de tous les actifs. «Il n'est pas acceptable de prendre des mesures régressives socialement pour résoudre d'hypothétiques problèmes en 2040», a aussitôt riposté la fondation Copernic dans un contre-rapport (1) qui considère que «l'organisation actuelle des retraites ne doit pas être fondamentalement en cause». Les auteurs (qui appartiennent à la gauche radicale) argumentent: selon les projections du Plan, en l'absence de réforme, la part de la richesse nationale consacrée aux retraites passerait de 12 points de PIB aujourd'hui à 16 points en 2040. Une augmentation des cotisations patronales y pourvoirait aisément.

C'est aller un peu vite en besogne. Car ce qu'oublie de préciser la fondation Copernic, c'est le poids respectif des retraites du privé et du public dans le coût global des retraites. Le Plan est pourtant tout aussi disert sur le sujet. Dans le cas d'un chômage à 6% en 2020, le déficit