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Libération

Ce sont eux qui défendent la CMU. Comment Aubry tisse ses reseaux. La ministre des Affaires sociales s'assure la fidélité de députés socialistes en leur accordant écoute et missions.

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publié le 29 avril 1999 à 0h49

Pour les timides, les sans-réseau, les sans-dîner parisiens, le

débarquement de juin 1997 à l'Assemblée nationale tenait du plongeon dans une mer d'indifférence. Ces nouveaux députés socialistes se demandaient «comment sortir de la masse, mettre en oeuvre nos objectifs de campagne». Ils se sont tournés vers Martine Aubry, et vice et versa. Dès l'été, ils ont travaillé «avec elle, en direct», sur les emplois-jeunes. Geneviève Perrin-Gaillard (Deux-Sèvres) explique: «C'était décisif pour moi de me retrouver dans une démarche très concrète, sur nos valeurs de gauche.» Catherine Génisson (Pas-de-Calais) s'est «épanouie dans cette façon de faire de la politique». Ils et elles ont profité de cette proximité avec la ministre des Affaires sociales pour croître et s'enhardir. Paulette Guinchard-Kunstler (Doubs) lui a parlé durant des heures des personnes âgées dépendantes, et la ministre lui a confié une mission sur le sujet. Dominique Gillot (Val-d'Oise) s'est retrouvée propulsée spécialiste de la famille (un rapport, suivi d'une mission) tout en passionnant sa ministre sur les problèmes des sourds (une mission), etc.

Bataillon d'élus. Signes d'attention, gestes de reconnaissance, art de s'attacher le député plein de bonne volonté et de le rendre heureux, «Martine redonne du lustre à notre mission de législateur». En vingt-deux mois de législature, Martine Aubry est devenue la ministre la plus appréciée des travées de gauche. Elle s'est constituée un bataillon d'une cinquantaine d'é