La guerre des nerfs autour de la réforme des retraites continue. Ce
matin, c'est-à-dire le jour où le rapport Charpin sur l'avenir des régimes privé et public lui est remis, Lionel Jospin annonce dans le Parisien qu'il confirme qu'il prendra à la fin de l'année sa décision finale. Une deuxième concertation avec les partenaires sociaux est lancée. Le Premier ministre a sans doute estimé que les esprits ne sont pas encore assez préparés. Il temporise, mais sans faire baisser pour autant la pression. Préparer l'opinion. Hier, la publication d'un dossier gouvernemental est venu opportunément participer à l'offensive. Un: le niveau de vie des retraités est désormais comparable à celui des actifs, dès lors que l'on intègre les revenus du patrimoine. Entre 1970 et 1990, le revenu moyen des retraités a augmenté deux fois plus vite que celui des actifs. En France, le niveau de vie moyen des retraités est donc égal à 97% de celui de l'ensemble de la population contre 90% dans l'ensemble de l'Union européenne. Autrement dit: les retraités ne sont pas à plaindre. Une façon un peu brutale de préparer les esprits à une rigueur annoncée. Une façon aussi, pour le gouvernement, de complexer le camp d'en face. Ce dernier s'est évidemment ému d'un coup aussi bas. Le Comité national des retraités et personnes âgées (CNRPA) l'avait même précédé, en protestant contre la méthode Jospin-Charpin, «présentant de façon idyllique les retraités nantis et de façon apocalyptique l'avenir de tous les rég