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Libération

Retraites: Jospin gagne du temps et des critiques. Le PCF, les Verts et l'opposition dénoncent la volte-face de Matignon.

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publié le 30 avril 1999 à 0h31

La précipitation serait une erreur: les problèmes financiers ne se

posent qu'à partir de 2005. Nous avons le temps.» Voilà résumée par Lionel Jospin, la stratégie du gouvernement quant à l'avenir des retraites par répartition. L'espace de quelques mois, le Premier ministre avait caressé l'espoir qu'un diagnostic concerté suffirait à convaincre les partenaires sociaux de leur responsabilité collective dans ce dossier. La violence des critiques qui ont accompagné la présentation du rapport Charpin, l'ont renvoyé à ses préoccupations de futur candidat à l'élection présidentielle. Avec d'autant plus de facilité que Robert Hue a porté l'estocade, mercredi: «Qu'il faille envisager l'avenir et s'y préparer, on le pense tous, on y travaille naturellement. Autre chose est de vouloir préparer l'opinion à de nouveaux reculs sociaux à partir de scénarios catastrophes, de prévisions aléatoires.» Il n'en fallait pas davantage pour que la tactique reprenne ses droits. L'essentiel est désormais de gagner du temps.

Minimum. A trop louvoyer, le Premier ministre risquait néanmoins d'égratigner son image d'homme d'Etat. Il ose donc le minimum: «Chaque régime devra s'inscrire, en tenant compte de ses spécificités, dans ce mouvement de réforme», affirme-t-il dans le Parisien d'hier. Une déclaration d'intention plus qu'un engagement.

La volte-face n'a pas échappé à l'opposition: José Rossi, président du groupe Démocratie libérale à l'Assemblée nationale, dénonce «l'immobilisme tacticien» du gouvernem