A l'extrême droite, scission ne rime pas vraiment avec imagination.
Deux cortèges équivalents, environ 3 000 personnes chacun, deux parcours semblables empruntés en sens inverse avec l'inévitable dépôt de gerbe devant la statue de Jeanne d'Arc, et deux discours quasi identiques pour conclure le tout: le duel que se sont livré Jean-Marie Le Pen et Bruno Mégret samedi dans les rues de Paris s'est soldé par un match nul. Se disputant pour la première fois l'hommage à la pucelle d'Orléans, traditionnel rendez-vous de l'extrême droite qui mobilisait d'ordinaire 8 000 à 10 000 personnes, les deux FN se sont succédé sans se croiser, quelques dizaines de militants poussant l'abnégation jusqu'à participer aux deux manifestations.
«Sale guerre». Rivalisant dans l'antiaméricanisme viscéral et la dénonciation de l'Union européenne, les frères ennemis de l'extrême droite ont conclu leurs défilés respectifs par des interventions siamoises. A midi, place de l'Opéra, c'est Le Pen qui ouvrait le bal en fustigeant la «sale guerre» du Kosovo, «fruit du nouvel ordre mondial». Faisant part de «son admiration pour l'héroïque petit peuple serbe», dont une délégation participait au défilé, le président du FN s'en est pris aux «Etats-Unis d'Amérique qui entendent imposer leur hégémonie sur le monde (") et se servent d'un cheval de Troie, l'Europe de Bruxelles, et de son bras armé: l'Otan». «La volonté hégémonique américaine est insupportable», lui a fait écho Mégret, place du Palais-Royal, trois heu