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Libération

Sans un sou, les deux Front quêtent avant la campagne. Leur conflit bloque les subsides de l'Etat. Du coup, ils sollicitent le portefeuille des militants. Leur conflit bloque les

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publié le 3 mai 1999 à 0h50

Un huissier à la fédération FN des Bouches-du-Rhône le 20 avril pour

opérer une saisie conservatoire, la fédération du Rhône placée en liquidation judiciaire deux semaines plus tôt" Le duel que se livrent Jean-Marie Le Pen et Bruno Mégret tourne au remake des Misérables. En ne rendant sa décision que le 11 mai, le tribunal de grande instance de Paris chargé de trancher la querelle en paternité frontiste (Libération du 31 mars) laisse le temps aux deux chefs de l'extrême droite de continuer à s'assécher financièrement. Boucler les fins de mois est devenu leur principal souci. Car, par-delà le nom, le logo et le siège du parti, l'enjeu du divorce réside surtout dans le versement de la pension de l'Etat: 41 millions de francs distribués au titre du financement public de la vie politique en fonction de leurs scores électoraux. Cette année, la subvention revenant au FN est restée consignée au ministère des Finances. L'Etat se heurte en effet à un problème inédit: à quel FN verser l'argent dès lors que deux structures se réclament de la même appellation? La justice devra trancher et, d'appel en pourvoi, la procédure pourrait durer tout au long de l'année 1999.

Dénonçant les procédés de «bankster» de Mégret, le fondateur du FN ne décolère pas. Et présente la note à son ex-lieutenant: une dette de 480 000 F laissée à l'éphémère quotidien mégrétiste le Français; le financement de la campagne électorale de Vitrolles en février 1997; plus récemment, une facture de 833000 F, supportée par