Eric Raoult, 43 ans, est ancien ministre d'Alain Juppé et secrétaire
national aux fédérations du RPR. Il est éligible sur la liste Sarkozy aux européennes.
Jacques Chirac fête aujourd'hui le quatrième anniversaire de son arrivée à l'Elysée. Le chiraquisme existe-t-il encore?
Oui, car c'est d'abord une aventure collective: le combat de la droite ces vingt dernières années. Il s'est attaqué à des citadelles de gauche, il a fait bouger des frontières politiques, il a fait évoluer la droite: Jacques Chirac a modernisé son camp. C'est parce qu'il a réorienté, à partir de 1977, l'action des gaullistes vers le combat local que le président du Sénat est aujourd'hui RPR. Si le chiraquisme c'est le militantisme, c'est aussi le courage face à l'extrême droite, à laquelle il s'est toujours opposé. C'est aussi la preuve qu'une longue marche collective peut peser sur un avenir individuel. Chirac a montré qu'il avait de l'estomac et des reins solides. Il a aussi prouvé qu'il avait le coeur sur la main. Au fil des campagnes électorales, d'échec en succès, c'est la pomme qui a remplacé le bulldozer dans son image.
Son action à l'Elysée ne se résume-t-elle pas à une dissolution ratée?
La dissolution a été révélatrice des carences publiques et des inquiétudes électorales, tout autant que du politiquement correct et de la langue de bois. C'est d'abord une mauvaise interprétation prise pour une manipulation. Jacques Chirac a redonné la parole au peuple. Les Français se sont prononcés. Il n'a pas mie