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Libération

Ajaccio titillé par des fuites judiciaires. Selon un membre du GPS, d'autres opérations étaient en préparation.

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publié le 10 mai 1999 à 0h57

Ajaccio envoyé spécial

Dans les hautes sphères de la gendarmerie en Corse, on goûte mal les révélations, la semaine dernière, du lieutenant Dumont, qui commandait le peloton de renseignement du GPS. Révélations sur le M16 de Gérard Pardini, chef de cabinet de Bernard Bonnet, un temps prévu pour des mitraillages de locaux nationalistes. Révélations sur le projet, vite abandonné, d'incendier des bateaux de plaisance dans le port de Bonifacio. Côté gendarmerie, on aimerait bien que «personne ne dérape» et que le dossier se borne à l'affaire des paillotes, suffisamment embarrassante. «Se méfier de l'intox». Côté enquêteurs, même réserve. L'un d'eux: «II faut prendre ces déclarations avec beaucoup de recul. Et se méfier de l'intox qui peut en découler.» A Ajaccio, c'est déjà trop tard. Les fuites nourrissent toutes les conversations. Comme autant d'indices que «Bonnet voulait déstabiliser la Corse». Un Bonnet dont la fragilité psychologique est de plus en plus pointée: à la fin de sa garde à vue, il s'était mis à parler de lui à la troisième personne. Pour l'heure, les éléments sur le M16 et les destructions de bateaux sont plutôt minces. Selon une source proche de l'enquête, seul le lieutenant Dumont a parlé au juge de ces «projets», restés «au stade du discours», sans livrer d'explications quant à leur finalité. Selon Dumont, Pardini avait émis l'idée de confier son arme de guerre au GPS, entre les deux tours des élections territoriales en Corse, début mars, histoire d'aller m