«L'avenir» contre «le passé» selon le premier, «l'honneur et la
fidélité» contre «Judas» pour le second. Bruno Mégret et Jean-Marie Le Pen se sont succédé hier soir sur la plateau de Public sur TF1. L'occasion pour les deux leaders de l'extrême droite de tenter de marquer leur différence dans le duel sans pitié qu'ils se livrent. Pour le patron du FN-MN, «voter Pasqua ou Le Pen ne sert à rien, car pour chacun des deux, c'est l'élection de trop». «Nous voulons sortir du ghetto où Le Pen nous avait enfermés», a expliqué Mégret. Du haut du faible score que les sondages lui accordent, il n'a pas hésité à faire de son parti «un étendard fiché en terre autour duquel peuvent se réunir tous les électeurs nationaux ("), ceux qui étaient tentés par Le Pen et ceux qui étaient tentés par Pasqua». Fustigeant ceux qui «veulent rentrer en grâce et s'insérer dans une espèce d'alliance», Le Pen a répliqué, un quart d'heure plus tard: «Personnellement, je n'ai jamais trahi, jamais menti.» Opposant sa «droiture» aux «circonvolutions politiciennes» de son ancien lieutenant, il a accusé «l'établissement» d'«aider» Mégret: «On le soutiendra tant qu'on pensera qu'il peut nuire à Le Pen, après il sera jeté comme une vieille serviette», a asséné Le Pen.
Les frères ennemis du frontisme ont encore rivalisé pour dénoncer le RPR, qui «soutient les socialistes», selon Mégret, la liste Pasqua, «une opération qui vise à empêcher les électeurs RPR de rejoindre le FN», d'après Le Pen, et l'intervention de l'