Les deux rapports d'inspection sur la préfecture et la gendarmerie
en Corse, rendus publics samedi, jettent une lumière crue sur les dysfonctionnements de la «chaîne de commandement» qui ont abouti à l'affaire des paillotes.
Dans un document rédigé pour le compte du ministère de l'Intérieur, l'inspecteur général de l'administration Daniel Limodin dénonce l'«organisation particulièrement complexe» de la préfectorale dans l'île, et remarque que «le dispositif de coordination des actions et des services n'apparaît pas être particulièrement performant». Entre un préfet adjoint pour la sécurité «ne faisant manifestement pas le poids» et «l'inimitié, connue de tous», entre Bonnet, préfet de Corse-du-Sud et de région, et celui de Bastia, le tableau offert par les représentants de l'Etat sur l'île laisse songeur.
Au terme de six jours passés sur place, Daniel Limodin a pu constater que «la réalité [était] assez éloignée de l'esprit et de la lettre des textes». Ceux-ci sont pourtant clairs: «Le préfet est un donneur d'ordre ("). Il ne peut intervenir légalement, de manière directe ou indirecte, sur les modalités d'emploi des forces de gendarmerie et d'exécution des missions qui leur sont confiées.» Au quotidien, Bernard Bonnet entretenait un lien privilégié avec la gendarmerie, qui «bénéficiait d'un traitement de faveur et de la confiance totale du préfet». Le colonel Mazères semble même être «devenu le meilleur ami du préfet de Corse», constate le rapporteur. Trois fois par semaine,