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Libération

35 heures: des inspecteurs du travail poussent à gauche.Ils militent pour un second volet plus offensif et plus «efficace».

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publié le 11 mai 1999 à 0h57

Le feuilleton des 35 heures approche de sa dernière ligne droite.

Dans le cabinet de Martine Aubry, on concocte la deuxième loi sur la réduction du temps de travail. Le texte devrait être adopté fin juillet au Conseil des ministres. Dans la majorité, on s'agite de plus en plus. Car c'est au sein de la gauche que se régleront les «équilibres» d'un texte à hauts risques. Le gouvernement devra arbitrer entre des demandes de plus en plus contradictoires du patronat (Medef) d'un côté, et des syndicats de l'autre. Comme en 1997, pour la première loi Aubry, les inspecteurs du travail ont discrètement ouvert le ballet du débat public la semaine dernière. Cinq d'entre eux, adhérents chacun à un des partis de la majorité plurielle (PS, PCF, MDC, Verts, LCR) ont rédigé un «projet de deuxième loi pour la réduction réelle de la durée du travail» et sous-titré «35 heures hebdomadaires sans perte de salaire». Les mêmes avaient présenté un «contre-projet» en 1997; 350 de leurs collègues avaient alors accepté de le cosigner.

On l'aura compris, les «spécialistes du droit du travail» militent pour une loi «dure». «Efficace», préfère Sylvain Chicotte, un des rédacteurs du texte, inspecteur du travail et militant communiste de longue date. Car le reproche qu'ils font à la loi Aubry, c'est bien de ne pas l'être assez. «Des dizaines de milliers d'accords (et non quelques milliers seulement) sur les 35 heures auraient déjà dû être conclus», attaquent-ils dans l'exposé des motifs. De nombreux employ