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Libération

FN: bagarre pour un nom et 41 millions.La justice doit trancher aujourd'hui le différend entre les deux partis.

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publié le 11 mai 1999 à 0h57

Un peu plus de 41 millions de francs! C'est l'enjeu du jugement que

doit rendre aujourd'hui la première chambre du tribunal de grande instance de Paris. Saisie par Jean-Marie Le Pen, la justice doit décider qui, du fondateur du FN ou de son ancien lieutenant Bruno Mégret, a le droit d'utiliser le nom, le logo, le fichier des adhérents et le siège du parti d'extrême droite. Surtout, celui des deux belligérants qui sera reconnu héritier du fonds de commerce frontiste empochera les 41 millions de francs versés comme chaque année par l'Etat, proportionnellement aux voix recueillies par le FN aux législatives de 1997. Une manne, pour l'instant consignée au ministère des Finances, dont les deux factions, financièrement à bout de souffle, ont besoin pour boucler leur budget de campagne européenne. «Si Le Pen ne peut plus s'appeler Front national, ça lui fera très mal, se rassurait Mégret hier. Pour nous, en revanche, ce ne serait pas un drame. On s'appellera "Mouvement national.» Le Pen, lui, a déclaré qu'il attendait «calmement» la décision.

Au centre du conflit, la légalité du congrès extraordinaire de Marignane qui, les 23 et 24 janvier, a porté Mégret à la tête du FN rebaptisé FN-MN. Pour le convoquer, les mégrétistes se sont appuyés sur l'article 24 des statuts du parti qui stipule que «l'assemblée peut être convoquée extraordinairement, en cas de circonstances exceptionnelles, par le président ["] sur demande écrite d'un cinquième au moins des membres inscrits». Les mégrétiste