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Libération
Reportage

La gauche vacille en son bastion du Pas-de-Calais. SOS racines.

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Enquête dans un département en pleine recomposition sociale où socialistes et communistes cherchent aujourd'hui leurs marques.
publié le 11 mai 1999 à 0h57
(mis à jour le 11 mai 1999 à 0h57)

Les terrils et quelques chevalements de mines rouillés servent toujours de repères. Ces vestiges signent l'entrée sur une terre de gauche. Le dernier puits a fermé en 1990. Du passé ouvrier du Pas-de-Calais, seuls les souvenirs subsistent. Mais ce passé ne fait plus bon ménage avec le présent. Le département change. La gauche s'y résigne. Ici, le socialisme dans sa version marxiste ou réformiste a la peau dure. Pas un élu socialiste ne manquera d'invoquer les mânes de Jules Guesde, le père fondateur du Parti ouvrier français (1), pour mieux proclamer son identité de gauche. Mais les évolutions sociologiques commencent à saper les bases du socialisme local, ouvriériste dans l'âme. «Nous ne sommes plus une terre d'exception et nous commençons même à retrouver au plan local les mêmes électeurs qu'au plan national», reconnaît Roland Huguet, sénateur et président socialiste du conseil général, qui ne considère pas «avoir tourné le dos à ses idées socialistes». Avec l'abandon de la filière charbon décidée en 1983 par le gouvernement Mauroy et un taux de chômage avoisinant les 20%, la gauche règne toujours sans partage sur ce département. Sans avoir payé dans les urnes le fruit des politiques économiques successives. La très puissante fédération socialiste, «faiseuse de rois» au sein du parti et tenue d'une main de fer pendant presque un quart de siècle par le sénateur Daniel Percheron, soutient sans barguigner le gouvernement Jospin. Pourtant, là plus qu'ailleurs, socialistes et c