Les déclarations lénifiantes des ministères de l'Economie et de
l'Emploi ne trompent personne: Dominique Strauss-Kahn et Martine Aubry ont bel et bien rouvert les hostilités. Leur nouvelle pomme de discorde? La réforme des cotisations patronales, actuellement en gestation. L'enjeu est d'importance dans un contexte où le prochain passage aux 35 heures menace de renchérir de 11,4% le coût du travail des salariés payés au Smic. Les pourparlers que Bercy et la rue de Grenelle ont engagés en mars, sur l'invite pressante de Matignon, ont fait long feu. Difficile de trouver un consensus quand on n'est d'accord ni sur l'objectif, ni sur l'ampleur et ni sur les modalités de financement de la réforme.
Calmer le jeu avant tout. De feutrées, les dissensions entre les deux ministres sont désormais bruyantes. Les informations distillées dans la presse et l'intervention du ministre de l'Economie, dimanche soir au «Club de la presse» d'Europe 1, ont réveillé les inquiétudes des alliés pluriels. Pressentant que la pièce était en train de se jouer sans eux, les députés socialistes ont envoyé leur président de groupe aux nouvelles: Jean-Marc Ayrault est revenu avec la promesse qu'aucun arbitrage ne serait rendu avant que son groupe n'ait débattu la question, le 26 mai. Pour Matignon, il s'agit de calmer le jeu d'urgence. Lundi, Dominique Strauss-Kahn et Martine Aubry doivent se rencontrer sous l'égide du Premier ministre pour tenter d'accorder leurs violons avant que le sujet ne soit abordé jeu