Le filon corse a beau se tarir, l'opposition est décidée à
l'exploiter jusqu'au bout. Sa tactique ne varie pas: montrer que si le gouvernement «ne savait pas» il est incompétent et que son chef n'a pas l'étoffe d'un homme d'Etat. Hier, nouvelle séance de questions d'actualité à l'Assemblée nationale et nouvelle salve des trois groupes de droite (RPR, UDF, DL) contre le Premier ministre. Lionel Jospin n'a pas répondu directement aux attaques, confiant la riposte à ses ministres. A l'instar de ses collègues RPR, Christian Estrosi (Alpes-Maritimes) n'a guère apprécié que le Premier ministre ait rappelé, mardi, que la nomination du préfet Bonnet en Corse avait reçu l'aval du président de la République. «Vous affichez une exceptionnelle qualité à vous défausser sur d'autres. Tout cela n'est pas digne», lance le député. Réponse du ministre de l'Intérieur, Jean-Pierre Chevènement: «Ne vous engouffrez pas ainsi dans la brèche et ne remettez pas en cause l'Etat de droit. [En Corse,] les coquins triomphent et les fripons pavoisent.» Ton grave et sourire en coin, François Goulard (DL, Morbihan) s'élève lui aussi contre la mise en cause «proprement indécente» du chef de l'Etat, puis interroge: «Quand un Premier ministre pense qu'il assume sa responsabilité en parlant à la télévision, quelle conception a-t-il de sa fonction?» D'un geste du doigt, Lionel Jospin désigne Elisabeth Guigou, garde des Sceaux, pour répondre. Elle se borne à insister sur «l'indépendance de la justice». Enfin, c'