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Libération
Reportage

Sarkozy attise les braises en Corse.

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La tête de liste RPR/DL est prête à censurer le gouvernement.
publié le 15 mai 1999 à 1h02
(mis à jour le 15 mai 1999 à 1h02)

Nicolas Sarkozy a la hantise du «brouhaha», la peur de ne pas être entendu. Pour sortir du lot dans cette campagne des européennes, la tête de liste RPR/DL pense tenir la parade: «une surprise par semaine», seul moyen, selon lui, de rester «un produit frais». La semaine dernière, il s'était fait remarquer en s'incrustant au dîner des Amis de Jacques Chirac.

Vendredi, il a choisi la Corse et un discours punchy pour occuper les ondes et les colonnes des journaux dans le creux du week-end de l'Ascension. Et il n'a pas lésiné. S'attaquant directement à Lionel Jospin et à Jean-Pierre Chevènement, il a mis en cause leur responsabilité politique dans la crise corse. «Le moment approche où il va nous falloir censurer le gouvernement», a-t-il dit devant des cadres gaullistes et des élus locaux à Ajaccio. Applaudissements. Le recours à une motion de censure avait été proposé le 4 mai par le groupe UDF de l'Assemblée nationale mais les députés RPR n'avaient guère souhaité y donner suite. Sarkozy a, depuis, changé d'avis: «Ça ne servait à rien de s'exciter avant de connaître les développements judiciaires. Le temps de l'exploitation politique est maintenant venu.» Aussitôt, l'UDF a applaudi cette décision jugée «bien tardive». Délégué général de l'UDF, Dominique Paillé s'est réjoui que le RPR rejoigne «enfin les positions» du parti de François Bayrou «pour mettre le gouvernement Jospin en face de sa responsabilité politique».

Manquements. «Lionel Jospin est triplement responsable, a-t-il