Une foule de prétendants défilant dans l'antichambre de son hôtel
particulier de Saint-Cloud, des dizaines de tête-à-tête, des promesses à gogo, et voilà Jean-Marie Le Pen contraint de faire une fois encore des malheureux. Jusqu'à ce week-end, le président du FN a raturé sa copie pour boucler sa liste européenne, remontant l'un, reléguant l'autre, au gré de ses humeurs, des témoignages de fidélité ou des menaces. Fort de 10,54% des voix et 11 élus il y a cinq ans, mais de seulement dix sortants Bruno Mégret, Jean-Yves Le Gallou et Jean-Marie Le Chevallier l'ont quitté tandis que deux villiéristes, Charles de Gaulle et Eric Pinel, l'ont rejoint , Le Pen se retrouve aux prises avec des sondages qui ne lui accordent que de 7 à 8% des voix, soit pas plus de 8 élus. Ces temps de vaches maigres ont réduit à néant la cour effrénée de plusieurs de ses affidés pour décrocher un mandat des plus lucratifs: indemnité de base (31 380 F), «frais généraux» (21 738 F), salaires des assistants (62 702 F), avantages en nature, etc.
Raout pied-noir et harki. Au final, peu d'élus et beaucoup de déçus dans la liste que Le Pen présente aujourd'hui dans un lieu «symbolique», tenu secret, à quelques kilomètres de Montpellier (Hérault). Derrière le fondateur du FN, le numéro deux, connu depuis un mois, est le député européen sortant Charles de Gaulle, qui ne présente d'autre atout que son patronyme. Celui-ci devrait être la vedette du grand raout du jour, avec pieds-noirs et harkis, emblématique du