Menu
Libération
Interview

«Le fédéralisme n'est pas la solution». Pierre Moscovici, ministre PS des Affaires européennes, renvoie dos à dos les listes fédéralistes et souverainistes.

Article réservé aux abonnés
publié le 18 mai 1999 à 1h04

Pierre Moscovici, 42 ans, est, depuis deux ans, ministre délégué

chargé des Affaires européennes. Après avoir participé au lancement de l'euro, il tente aujourd'hui de convaincre à travers un livre (1) que l'Europe est en train de changer ses priorités et de substituer, à l'obsession de la monnaie des années 80, celle de l'emploi. Interview à quatre semaines des européennes. Guerre au Kosovo, incendies de paillote: la campagne européenne brille par son absence" C'est une campagne qui a connu des rebondissements avant même de démarrer, c'est certain. Pourtant, mon sentiment c'est qu'elle va finir par mordre sur des thèmes moins attendus que ceux de l'Europe économique et sociale.

Les mésaventures du gouvernement Jospin en Corse vont beaucoup peser?

La droite essaie d'exploiter cette affaire, oublieuse de ce qu'elle a pu faire dans le passé et dont elle devrait pourtant se souvenir. Il y a eu en Corse des dysfonctionnements extrêmement graves. Mais la dérive est locale, et le gouvernement a eu une réaction tout à fait saine et rapide en prenant les mesures qui s'imposaient. Je ne pense pas que l'image de Lionel Jospin soit entamée par cette affaire. Il s'est déclaré «blessé», et cela correspond à la réalité. Il a eu la sincérité et l'authenticité de le dire aux Français. Il a su bouger et trancher. Il n'est pas resté droit dans ses bottes. Quel message les socialistes veulent-ils faire passer dans cette campagne?

Deux grands sujets de préoccupation doivent s'exprimer. Le premier