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Européennes: les faux nez de la parité. Sur les listes, beaucoup de femmes et pas mal d'hypocrisie.

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publié le 19 mai 1999 à 1h05

Précision. A la suite de l'article «Européennes, le faux nez de la

parité» (Libération d'hier) Bernard Tapie, qualifié de «macho», précise qu'en 1994, lorsqu'il conduisait la liste des radicaux de gauche, il avait droit à quatre candidats parmi les dix premières places: «J'ai choisi quatre candidates, dont la féministe Antoinette Fouque. Alors, si j'ai des leçons à recevoir sur certains sujets, là je ne suis pas coupable.»

Il y a au moins une absente dans cette campagne européenne: la féministe outragée. En 1999, la parité est bien entrée dans les moeurs. Il y a cinq ans, quand Michel Rocard, patron du PS, avait imposé la règle un homme-une femme, certains, «avec une délicatesse exquise», s'insurgeait Claude Servan-Schreiber, militante de la parité, raillaient cette «liste partouze». En 1994, une tête de liste pouvait jouer les machos: «Avec elle, je suis sûr de faire la couverture de Match», se vantait le radical de gauche Bernard Tapie en présentant la Guyanaise Christiane Taubira-Delanon.

La parité n'est plus un sujet de rigolade. Le PCF, les Verts et les chevènemento-socialistes appliquent l'alternance cha-bada-bada sans biaiser. La pratique est ancienne chez les écologistes, elle est devenue un argument publicitaire pour les communistes qui ont même inventé la double parité (un ou une communiste, un ou une non-communiste). Au PS, si la première fois fut douloureuse ­ Michel Rocard avait dû éconduire nombre d'éléphants mis au chômage par la déroute électorale de 1993 ­, la