Assez perdu de temps. Dominique Strauss-Kahn et Martine Aubry étant
tombés d'accord sur le profil de la réforme des cotisations patronales, Lionel Jospin consulte fissa sa majorité. Hier matin, il a exposé les grandes lignes du projet aux principaux responsables du PS. Les alliés pluriels suivent en ordre rapproché. Simple formalité pour les Verts: dans une lettre adressée le 12 mai à Jospin, Dominique Voynet s'était en effet réjouie que «le débat sur l'écotaxe ait lieu». Ce matin, c'est au tour du PCF d'avoir voix au chapitre. Si les formes sont respectées, la cause est entendue: une imposition accrue du bénéfice des entreprises n'est pas pour déplaire aux troupes de Robert Hue. D'ici à la fin de la semaine, le gouvernement sera donc en mesure de formaliser le contenu de la seconde loi sur les 35 heures, dont l'ébauche doit être examinée par le Conseil d'Etat début juillet.
Surcoût limité. Selon le dispositif concocté par Bercy et la Rue de Grenelle, les entreprises qui signeront un accord 35 heures bénéficieront d'un allègement de leurs cotisations jusqu'à 1,8 Smic, en sus de l'aide structurelle de 4 000 à 5 000 F par salarié et par an, déjà prévue. La hausse du coût du travail liée au passage aux 35 heures sera ainsi, au niveau du Smic, limitée à 5%. Les gains de productivité, inhérents à la flexibilisation du travail, devraient absorber ce surcoût. Entre 1,3 et 1,8 Smic, le dispositif permet un allègement net des charges patronales. Coût total: 25 milliards de francs en