Réalisatrice d'origine islandaise, Solveig Anspach, auteur de documentaires remarqués comme Que personne ne bouge!, aborde la fiction pour la première fois avec Haut les coeurs!, où elle a choisi de filmer en gros plan l'invisible bataille du corps contre le cancer.
«Avec ma chef opératrice Isabelle Razavet, on a longuement réfléchi à la manière dont on allait faire le film, on ne voulait surtout pas d'une image crade et qui bouge sous prétexte que le sujet est dur. La longue focale fonctionne un peu comme un téléobjectif, elle permet de se concentrer sur le visage des personnages tout en étant à distance. Je ne voulais pas que la caméra soit trop près d'eux, pour leur laisser un peu de champ. La scène à l'hôpital où l'on annonce à Emma qu'elle a le cancer, on l'a tournée en longue focale, mais dans un plan-séquence, pour ne pas la couper dans son élan. Le médecin arrive, dit à Emma qu'elle est malade, sort du champ, puis Simon arrive, prend Emma dans ses bras. Entre-temps, on est sur elle, elle est dans ses pensées, on peut lire la tempête intérieure qu'elle traverse. Mais à d'autres moments, en revanche, je choisis de m'éloigner d'elle, par pudeur; parce qu'elle pleure par exemple. Le film commence en été et finit en hiver, et Emma est de moins en moins chez elle, dans un univers chaud, chatoyant, et de plus en plus à l'hôpital. On a travaillé le décor, la chambre stérile et Karine Viard, pour n'arriver qu'à des blancs et des gris. Je voulais que son visage soit nu, qu'elle