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Libération

A Bordeaux, Sarkozy sollicite Juppé.Après Giscard, la tête de liste RPR-DL poursuit sa tournée des barons.

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publié le 21 mai 1999 à 1h07

Bordeaux envoyé spécial

Chausse-trapes, croche-pattes et autres coups tordus" Nicolas Sarkozy se sait attendu au tournant. Du coup, le président du RPR par intérim, qui avoue n'être «guère porté au masochisme», ménage ses arrières et s'emploie à amadouer tous les crocodiles. Une visite mercredi à Valéry Giscard d'Estaing en Auvergne. Et une autre hier à Bordeaux pour Alain Juppé, après une longue entrevue avec le président allemand de la CDU, Wolfgang Schauble, juste pour faire encore un peu la nique à François Bayrou. De telles bénédictions valent protection et ça permet au député-maire de Neuilly d'avancer dans cette campagne européenne avec deux mots à la bouche: «union» de l'opposition et «unité» du mouvement gaulliste. Et vice versa. Parachute. Devant Alain Juppé qui l'a accueilli en le remerciant «d'avoir repris le flambeau», Nicolas Sarkozy a naturellement insisté sur l'«unité», en sachant très bien que, dès le 14 juin, il devra s'occuper de son maintien à la tête du RPR. Du coup, il ouvre le parachute et tire les conclusions de l'échec et de la démission de Philippe Séguin. Cette unité, a-t-il rappelé devant un millier de personnes réunies au palais des Congrès, doit «d'abord être derrière le président de la République. Il ne peut y avoir la moindre divergence de vue entre le RPR et son fondateur». Cette révérence faite, il est passé aux amabilités. «J'ai besoin d'Alain Juppé, de son expérience, de ses conseils, de son amitié», a-t-il lancé à son hôte avant d'ajoute