Lyon envoyée spéciale
A chacun son Premier ministre. Alors que Nicolas Sarkozy était à Bordeaux avec Alain Juppé, François Bayrou a tenu hier son premier grand meeting à Lyon en compagnie de Raymond Barre. Histoire, pour le patron de l'UDF, d'effacer le goût amer du dernier croc-en-jambe de Valéry Giscard d'Estaing qui, la veille, avait accueilli Sarkozy en grande pompe sur ses terres. Bayrou n'a pas été déçu, le maire de Lyon lui a bien remonté le moral. Qualifiant la dernière pique de Giscard de «péripétie», Barre a salué «la vieille amitié» qui le lie à ce «jeune leader qui sait prendre des risques». «Je ne sais pas ce que sera l'avenir, mais ce que je sais, c'est que l'on a besoin d'une relève», a-t-il ajouté, à la sortie d'un entretien privé avec Bayrou dans son bureau de l'Hôtel de Ville, place de la Comédie. Et encore: «J'ai tellement subi les accusations d'être un diviseur que je lui conseille de faire preuve de la plus grande indifférence et du plus grand mépris.» «Qu'est ce que la division?, s'est-il interrogé. Il y a division au sein du RPR entre l'équipe Sarkozy et l'équipe Pasqua. François Bayrou et moi, nous soutenons sans ambages la politique du président de la République, c'est cela qui compte. Il n'y a rien de condamnable à se battre sous ses couleurs.»
La tête de liste UDF aux européennes a apprécié le soutien. Il n'a pas choisi par hasard la ville de Lyon pour y tenir sa première grande réunion publique: «Un des lieux symboliques des combats que je mène.» En