Quinze milliards de francs pour 1998, cinq à dix milliards de francs

pour 1999: le trou de la Sécu est encore loin d'être comblé, même s'il n'atteint plus les sommets qu'il atteignait naguère. En marge de son show de présentation du premier «pré-bilan» des 35 heures, Martine Aubry a tenu hier à faire une mise au point sur l'évolution des comptes de la Sécurité sociale. Première précision, la Commission des comptes de la Sécurité sociale se réunira bien le 31 mai comme prévu, et ne sera pas reportée au lendemain des élections européennes, hypothèse que la rumeur commençait à répandre. Elle devrait confirmer le chiffre 15 milliard de francs de déficit pour 1998. Deux, le retour à l'équilibre pour 1999 qu'avait promis la ministre de l'Emploi et des Affaires sociales était un peu trop optimiste: il serait plus raisonnable de tabler sur un déficit de 5 à 10 milliards de francs.

Equilibre mis à mal. Les causes de ce réajustement sont simples. D'une part, les prévisions de croissance économique pour 1999 ont été revues à la baisse, de 2,7% à 2,5%, ce qui se traduira par une baisse équivalente des recettes de la Sécurité sociale. D'autre part, les dépenses du régime général d'assurance maladie ont augmenté fortement au premier trimestre 1999, avec une hausse de plus 3,8% par rapport au premier trimestre 1998, selon des chiffres publiés lundi par la Caisse nationale d'assurance maladie (CNAM). Or pour atteindre l'équilibre des comptes promis, la progression effective des dépenses d'ass