Mantes-la-ville, envoyé spécial
Pour présenter son bilan des dix premiers mois d'application de sa loi sur la réduction du temps de travail, Martine Aubry avait élu hier une entreprise: la société Selmer et Cie, dont les 522 salariés fabriquent à Mantes-la-ville (Yvelines) des saxophones réputés. Un choix qui ne doit rien au hasard: la PDG de cette entreprise familiale, Brigitte Dupont-Selmer, a signé le 18 janvier avec les représentants des deux syndicats FO et CGT une convention portant de 39 à 35 heures le temps de travail hebdomadaire. Avec à la clef l'embauche de 32 personnes.
Accord exemplaire? «Représentatif», préfère dire Martine Aubry, expliquant comme elle l'avait fait hier dans une interview à Libération, qu'avec «57000 emplois créés» depuis juin 1998, «la loi tient ses promesses». Et d'affirmer sa conviction que d'ici la fin de cette année, le rythme des signatures d'accords passera à la vitesse supérieure. Elle a pour cela quelques arguments: les aides sous formes d'abattement de cotisations sociales sont supérieures (8000 francs par salarié concerné pour les accords signés avant le 30 juin, 7000 avant les 31 décembre 1999) à celles (4000 francs) qui seront accordées après le 1er janvier 2000, alors que les 35 heures seront obligatoires dans les entreprises de plus de 20 salariés. Cela devrait rapidement élargir le champ des salariés couverts par des accords de 35 heures (1 620 000 actuellement). De grands groupes qui ont des durées hebdomadaires inférieures à 39