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Libération

Paillotes: Bonnet nie avoir donné des «instructions formelles».

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Entendu par les juges, il a évoqué un climat qui a pu décider les gendarmes à agir.
publié le 22 mai 1999 à 1h08

Bernard Bonnet avait promis du «sport national», avant son audition, vendredi, par les juges Cambérou, Latil et Guary. Mais quand son avocat, Me Georges Kiejman, est sorti du palais de justice de Paris après cinq heures de débat, c'était pour rappeler ce que son client avait déjà dit: Bernard Bonnet n'a pas «donné d'instruction formelle» aux hommes du GPS pour détruire la paillote Chez Francis. Il ignorait ce qui se tramait «dans la nuit du 19 au 20 avril», tout autant que le 7 mars, lors de l'incendie d'une autre paillote, l'Aria Marina, au nord d'Ajaccio, pour lequel il a également été mis en examen vendredi soir.

«Des conversations». Mais Bernard Bonnet a quand même lâché quelques (maigres) pistes. D'abord, l'ancien préfet de Corse a reconnu qu'il a pu y avoir dans son entourage «des conversations sur un ton plus ou moins plaisant» pour s'engager dans des opérations antipaillotes, «si les moyens licites s'avéraient inefficaces» contre ces établissements, pour la plupart illégaux. Ensuite, Bonnet a avancé devant ses juges quelques circonstances atténuantes. Le climat sur l'île, d'abord, notamment après la défense publique des restaurants de plage par José Rossi et François Léotard, «une des nombreuses causes d'irritation, selon l'avocat de l'ancien préfet. Les exécutants du 19 au 20 avril ont pu avoir le sentiment qu'il fallait être vifs, qu'il y avait un courant de sympathie en ce sens et qu'ils pourraient être couverts».

Mais Bonnet s'enferre. Si ses homme