Une aubaine... Cet après-midi, à l'Assemblée nationale, Lionel Jospin affrontera sa deuxième motion de censure depuis qu'il est à Matignon (1). Une motion de défiance déposée par le RPR, DL et l'UDF pour dénoncer l'action du gouvernement dans l'affaire des paillotes. Les succès de l'enquête sur le préfet Erignac ne pouvaient mieux tomber. Fort de ce résultat et soutenu par des sondages en béton, Jospin peut compter sur sa majorité pour rejeter la motion.
Prudence. Mais, au-delà de la procédure parlementaire, le débat constitue une aubaine pour clore la crise politique provoquée par l'incendie de Chez Francis du moins, tant que l'enquête judiciaire épargne ses proches. Secoué dans les premiers jours de l'affaire, Jospin n'a pas l'intention de laisser passer une si belle occasion. Hier soir, dans son entourage, le ton n'était cependant pas à l'euphorie mais à la prudence. L'aveu des assassins présumés du préfet Erignac ne saurait en effet effacer l'effarant épisode des menées du préfet Bonnet et de sa gendarmesque expédition contre la paillote. Dès hier soir, le RPR n'a pas été en reste pour féliciter la police judiciaire et porter le fer là où ça fait mal. «La République ne sera jamais mieux défendue que par l'Etat de droit», conclut le communiqué du parti gaulliste. François Hollande, joint hier soir chez lui, se montrait assez tranquille: «De toute façon, c'était une bonne occasion pour nous de faire un bilan comparatif: comment la police et la justice fon