Ils ont avoué. Trois des militants nationalistes corses interpellés vendredi ont reconnu hier soir, à l'issue de quatre jours de garde à vue, avoir participé à l'assassinat le préfet Erignac le 6 février 1998. Le commando était composé d'au moins cinq hommes: un tireur, deux guetteurs et deux hommes chargés de la logistique et de la coordination. Selon les policiers, le groupe était dirigé par Alain Ferrandi, 39 ans, ancien responsable du FLNC pour la région de Sagone et Cargèse, au nord d'Ajaccio, aujourd'hui responsable de l'agence de location de voitures Hertz à l'aéroport d'Ajaccio. Un membre du commando est encore absent: le tireur, ce «tueur blond» dont le sang-froid avait stupéfait les témoins. Les policiers sont certains qu'il s'agit d'Yvan Colonna, un berger qui se trouvait «dans la montagne» quand les enquêteurs ont voulu l'interpeller ce week-end. Sa compagne Pierrette expliquait hier soir à Libération qu'ils dînaient ensemble le soir du crime, et qu'Ivan n'y était pour rien (lire encadré). Hier soir, son frère était toujours en garde à vue à Ajaccio, en dépit des efforts de leur père, Hugues Colonna, ancien député PS niçois, qui assure, depuis sa maison de Cargèse, que son fils n'est pour rien dans l'affaire. Un mandat d'arrêt contre Yvan Colonna va être délivré dès aujourd'hui par le juge d'instruction.
Jean-Pierre Chevènement, en tout cas, jubile: à la veille de la motion de censure sur l'affaire des paillotes, le ministre de l'Intérieur offre à Lionel Jospin, s