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Libération

L'Assemblée épargne les gorilles du Front national. Les élus renoncent à demander la dissolution du DPS.

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publié le 27 mai 1999 à 1h12

Au terme de six mois de travaux, la commission d'enquête

parlementaire sur le DPS (Département-Protection-Sécurité), le service d'ordre du FN, a adopté hier des conclusions mi-chèvre, mi-chou. Présenté par Bernard Grasset (PS, Charente-Maritime), le rapport, qui ne sera rendu public que le 3 juin au cours d'une conférence de presse, ne préconise pas la dissolution du DPS. Ce document de 220 pages se borne à appeler «certains services de l'Etat» à «une vigilance accrue». Il a été adopté par l'ensemble des députés de la majorité, leurs collègues de droite, dont plusieurs, tels Michel Meylan (DL, Haute-Savoie) ou Patrick Devedjian (RPR, Hauts-de-Seine), avaient séché la totalité des travaux, refusant de prendre part au vote. «Milice privée». «Par laxisme, l'Etat a parfois laissé le DPS accomplir des missions de police qui n'étaient pas de sa compétence, ça ne doit pas se reproduire», résume Bernard Grasset, qui espère avoir fait, «au mieux, oeuvre d'historien; au pire, oeuvre de compilateur». Pas de quoi satisfaire la trentaine d'organisations, parmi lesquelles des syndicats de policiers, qui réclamaient la dissolution de cette «milice privée» en vertu de la loi de juin 1936 sur les «ligues» et «groupes armés». «Une loi d'exception qui n'était pas applicable, assure un député. Les conditions d'une dissolution n'étaient plus réunies; en revanche, elles auraient pu l'être dans le passé.» Ainsi, le rapport égratigne l'ancien ministre RPR de l'Intérieur Jean-Louis Debré, en déplor