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Libération

Les trois droites (fin): les catholiques. Les croisés de la famille.

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La dilution de la démocratie-chrétienne radicalise leur discours.
publié le 28 mai 1999 à 1h13

La droite du XXIe siècle sera-t-elle spirituelle? Rien n'est moins sûr. Car, quand François Bayrou relève la tête au nom d'une UDF qui ne souffre plus d'être «humiliée» par un RPR envahissant, quand il brandit l'étendard d'un «centrisme» qui aurait «vocation» à gouverner la France, c'est en vain que l'on y cherche une trace des tables de la Loi d'une démocratie-chrétienne qui n'a jamais été prophète au pays de «la fille aînée de l'Eglise». Seule exception, le MRP (Mouvement républicain populaire) de Georges Bidault, né de la Résistance et associé aux gouvernements de «troisième force» sous la IVe République. Ancienne, la référence demeure indépassable dans l'imaginaire de la droite démocrate-chrétienne.

En refondant l'UDF, François Bayrou a dilué un peu plus son identité. En témoigne l'arrivée en son sein du minuscule Parti social-démocrate, saluée par son président André Santini de la formule: «Le triangle (symbole de la franc-maçonnerie, ndlr) flotte dans le bénitier.» «François Bayrou a rompu la solitude démocrate-chrétienne pour constituer une famille composite, commente le député européen UDF Jean-Louis Bourlanges. Pour autant, s'il n'y a pas d'identité partisane, il y a une identité du centre dans laquelle Bayrou et l'UDF s'épanouissent totalement.»

«Des élus bien embêtés». Reste que la démocratie-chrétienne est bien en peine d'affirmer sa spécificité dans un régime fondé sur la laïcité. «On est allé jusqu'au bout de la logique de séparation de l'Eglise