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Libération

Le combat des vizirs. Les deux têtes de liste débattent dimanche sur TF1. Sarkozy, une légitimité à conquérir.

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publié le 29 mai 1999 à 1h13

Il l'attend ce duel. Il en rêve. La peur au ventre, même si Nicolas

Sarkozy la masque sous des rodomontades. «François Hollande va passer sa plus mauvaise soirée», clame-t-il, persuadé d'avoir «plombé» son adversaire lors de son face-à-face précédent (lire encadré). Cette fois, l'enjeu est tout autre. Au-delà de cette joute électorale droite-gauche, le numéro de la liste RPR-DL veut profiter de ce débat pour s'imposer comme le leader de l'opposition. Et convaincre les électeurs qui pourraient être tentés d'aller voir du côté de François Bayrou ou du tandem Charles Pasqua-Philippe de Villiers. Son score du 13 juin en dépend. Son avenir à la tête du mouvement gaulliste aussi. D'où l'angoisse. Pour la faire passer et se rassurer, Nicolas Sarkozy n'a qu'une technique: il bosse. Samedi, il se bloque chez lui, téléphone, faxe et potasse, seul, des tonnes de fiches et de dossiers commandés à ses collaborateurs. Puis, dimanche matin, il rédige ses argumentaires pour mieux les digérer. Quand il est prêt, sa femme convoque quelques proches: son bras droit, Brice Hortefeux, conseiller régional d'Auvergne, Pierre Charron et Thierry Saussez, ses spécialistes en communication. Rodé par les meetings, le député-maire de Neuilly teste sur eux ses formules. «Nous lui servons de fronton», remarque l'un d'eux. La réunion, autour d'une tasse de thé, de petits gâteaux et de chocolats, est rapide. Puis il va courir pour «se vider la tête et avoir un maximum de spontanéité». A 17 heures, il mange