Toulon envoyé spécial
L'uniforme est au vestiaire. Idem pour l'obligation de réserve, dont il s'est toujours accommodé. Jean-Charles Marchiani, l'ancien préfet du Var, le pourfendeur du groupe Nique ta mère et de l'ancien directeur du théâtre de Châteauvallon, est de retour sur la côte, près de deux ans après avoir été muté à Paris au secrétariat général de la zone de défense. Corse, très proche de Charles Pasqua et morale chrétienne en bandoulière, «pas laïque» mais «bonapartiste», il chasse sur les terres d'un FN en pleine déconfiture. Mêmes armes. Plus un permis européen. Neuvième sur la liste Pasqua-Villiers, il a Toulon dans sa ligne de mire.
Test. Avec l'accent et la manière, Marchiani a mis la barre très haut lors de l'inauguration de sa permanence, il y a deux semaines. Pas moins de 20% pour la liste souverainiste dans le département. Et il en fait un test pour son investiture à la mairie où la succession du lepéniste Jean-Marie Le Chevallier est désormais ouverte. Même s'il affirme «n'avoir pas pris sa décision», il observe: «Sur Toulon, ils se foutent des européennes mais se disent: "On aura Marchiani.» L'enjeu est réalisable. Le non à Maastricht a atteint les 57%, et Philippe de Villiers, 14% aux européennes de 1994. «Marchiani a secoué le cocotier», reconnaît un responsable de sa campagne. Du coup, les orphelins de l'ex-«parrain» du Var, l'UDF Maurice Arreckx, et ceux qui rêvent au retour d'un homme fort dans la rade se pressent dans son local. «Dans le Var, 90% d