Toulouse envoyé spécial,
Dehors, trois ou quatre types en treillis, chiens en laisse, patrouillent discrètement. Postés à l'entrée, les gros bras du DPA (Département Protection-Assistance), le service d'ordre de Mégret, blazer bleu marine, pantalon gris, respectent, eux, la consigne de se montrer plus avenants. «Pas de provocation, on n'est pas chez Le Pen», sourit l'un d'eux. Mais à l'intérieur, les premières rangées de la salle Jean-Mermoz sont carrément vides. En attendant Godot. Suspendus au dossier des sièges, les bandeaux «Mégret l'avenir» ne trouvent personne pour les brandir. Et les journaux de campagne, où la mention «Front national» a été rayée pour ne plus laisser apparaître que «Mouvement national», s'amoncellent sur les chaises. Un peu moins de «gueules cassées», un peu plus de jeunes et de colliers de perles qu'au FN, mais au total, ils sont moins de 300, dispersés dans un parc des Expositions qui peut en contenir le triple. Dans la rue, quelques minutes plus tôt, ils étaient dix fois plus à protester contre la venue du président du MN à Toulouse (Haute-Garonne). Au micro, l'organisatrice fait patienter «en attendant que tous nos amis nous rejoignent"». Mais rien n'y fait. Le troisième des sept «grands meetings régionaux» de Bruno Mégret sonne creux. A 21 heures, Guillaume Peltier, directeur adjoint du Mouvement national de la jeunesse (MNJ), promu chauffeur de salle, se lance enfin: «Le 13 juin, c'est sûr, on va gagner!» Quatre ou cinq applaudissements lui r