Menu
Libération
Interview

ELECTIONS EUROPEENNES: «Notre réussite est d'ores et déjà acquise». Pour Bayrou, l'UDF a imposé son identité grâce à sa liste.

Article réservé aux abonnés
publié le 1er juin 1999 à 23h17

En meeting à Toulouse, dimanche soir, avec ses homologues du Parti

populaire européen, François Bayrou, 48 ans, président de l'UDF, a assuré qu'il conduit «la seule liste qui dise "il faut ouvrir un chapitre nouveau de l'histoire de l'Europe». En quoi défend-il un projet différent de celui de la liste RPR-DL? Interview.

A vos concurrents de droite, qui vous accusent de diviser votre camp, vous rétorquez que votre liste est un plus pour l'opposition. En quoi ces européennes peuvent-elles accélérer la rénovation de la droite?

La rénovation est une urgence absolue. Depuis vingt ans, nous allons d'échecs en échecs, de défaites programmées en victoires aussitôt effacées. Si l'on essaye de comprendre pourquoi, on s'aperçoit que le champ électoral de l'opposition se réduit constamment comme une peau de chagrin. Il y a une raison à cela: l'opposition est incapable de s'adresser à des électeurs nouveaux. Elle vit sur des soutiens traditionnels, de moins en moins motivés, parce qu'elle a abandonné tout débat d'idées et tout travail sur le projet. Quand on oublie le débat d'idées, il ne reste que les querelles de personnes. On ne se réenracine dans la société que par les idées. C'est la vision qui convainc et pas seulement l'agressivité contre l'autre camp. Tout le discours de l'opposition depuis vingt ans se borne à dire: «C'est la faute de la gauche!» Or, ce discours simpliste ne marche plus. Notre apport à la rénovation c'est que nous invitons les autres à renouer avec le débat, avec l