Lisbonne, envoyée spéciale.
A 73 ans, Mario Soares, tête de liste du Parti socialiste portugais aux élections européennes, brigue plus qu'un poste d'eurodéputé, «si [ses] amis socialistes et sociaux démocrates le souhaitent». La présidence du Parlement européen pourrait couronner plus d'un demi-siècle de vie politique mouvementée. Interview.
En tant que «présidentiable», êtes-vous satisfait du fonctionnement du Parlement européen? Je souhaite que le Parlement européen exerce véritablement toutes ses compétences, qu'il soit le Parlement des citoyens européens, qu'il soit en mesure de fiscaliser et de contrôler l'exécution du budget, et qu'il puisse discuter de façon critique les différentes politiques européennes.
A quoi bon un Parlement à majorité socialiste si c'est pour avancer si peu sur la citoyenneté, l'emploi ou l'exclusion?
Je ne suis pas de ceux qui confondent la gauche et la droite, mais je suis critique envers beaucoup de mes collègues socialistes qui, quelquefois, n'ont pas fait l'effort de prendre les mesures qu'il fallait pour l'emploi ou la lutte contre la pauvreté. Mais l'Union européenne est, à mon avis, le seul pôle de développement à pouvoir imposer un autre modèle social. Les socialistes ne peuvent pas s'accommoder des exigences de la globalisation et de la compétitivité internationale sans mener parallèlement une politique sociale. Jugez-vous nécessaire que l'Europe se dote d'une défense indépendante?
Oui. Pour avoir une stratégie autonome vis-à-vis des Etat