François Hollande a une ombre. Les soirs de meeting, les projecteurs la portent sur les murs des salles de province. Elle lève les bras, force sa voix, s'appuie sur le pupitre. François Hollande n'est pas qu'une ombre. Cette campagne lui a permis de prendre la lumière. Et alors que se profile, pour lui et les socialistes, la première place au soir du 13 juin, il finit même par sortir le grand «je»: «Si j'arrive en tête, j'aurai été le premier socialiste à obtenir ce résultat depuis 1979. Et comme mes prédécesseurs n'étaient pas, loin de là, des personnalités fades et sans avenir, je peux m'en enorgueillir», confie-t-il. Ses prédécesseurs, comme il dit, étaient François Mitterrand, Lionel Jospin, Laurent Fabius et Michel Rocard. On les appelait les éléphants. Partie trop facile. Il en a fait du chemin dans sa tête. Automne 1998: tout faire pour ne pas se retrouver candidat, éviter les coups. Plutôt Jack Lang que risquer sa position encore fragile de premier secrétaire. Mais Jospin le presse et emporte la décision. Fin de campagne: dans l'avion qui l'emmène mardi soir vers Strasbourg, François Hollande semble regretter une partie trop facile. Une bataille où il n'aurait pas tout donné. Il a bien pris quelques claques sur sa gauche, mais très vite les Verts ont réfréné Cohn-Bendit. Quant à Robert Hue, lorsqu'il sort les poings, il s'en sert rarement ou mollement. Le socialiste s'est de toute façon interdit de leur répondre. Il se réserve pour l'opposition. Mais celle-ci a bie
Analyse
ELECTIONS EUROPEENNES. La métamorphose de François Hollande.
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par Judith PERRIGNON
publié le 10 juin 1999 à 23h16
(mis à jour le 10 juin 1999 à 23h16)
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