Pour certains, le bonheur est dans le pré. Pour Nicolas Sarkozy, il
est sur les estrades. Depuis qu'il a remplacé au pied levé Philippe Séguin à la tête du mouvement gaulliste et de la liste RPR-DL pour les européennes, le dé-puté-maire de Neuilly enfile meetings et débats télévisés. «Heu-reux.» Il le dit, le répète, avance, cogne. Physique, basique. Et pas l'once d'un doute. Qu'il soit à 15, 16, 17% dans les sondages, c'est toujours la même pile. Inusable. Avec une assurance à la hauteur et des formules à l'emporte-pièce: «C'était la campagne de tous les dangers. Elle est en partie gagnée pour moi. J'ai prouvé que je pouvais tenir.» Ou, devant des salles ébahies: «Au tennis, la meilleure façon d'arroser les bâches, c'est de jouer petits bras. Moi, je joue l'attaque.» Bayrou «plombé». Toujours le même. Un culot d'acier. Lundi, le chef de l'Etat est-il un rien soucieux sur sa fin de campagne? Il répond: «Ce n'est pas parce que trois connards lui ont fait part de leur inquiétude que j'ai besoin de sucre d'orge.» A moins que ce ne soit, le soir même, après l'émission spéciale Mots croisés sur France 2: «Pas besoin de me doper. Le souvenir de Bayrou me suffit.» Ou: «J'ai passé une soirée formidable.» Qu'importe s'il s'est retrouvé déstabilisé par le président de l'UDF, qui lui a rappelé les 120 milliards d'augmentation d'impôts décidés sous des gouvernements de droite. Les difficultés de son concurrent quadra lui suffisent. «Il est plombé», assène-t-il. Lui se sent des semelles