L'épure qui se dessine actuellement pour la seconde loi de réduction
à 35 heures du temps de travail pourrait couper le gouvernement de son principal soutien sur le sujet: la CFDT. Il se pose en effet un problème de calendrier, ou plutôt de discordance entre le temps social et le temps politique. Martine Aubry en est consciente. Mercredi soir, elle aurait confié au secrétaire général de la CFE-CGC (Confédération de l'encadrement et des cadres), Marc Villebenoît, qu'elle étudiait l'hypothèse d'une phase de transition pendant laquelle les quatre heures auxquelles correspond le passage de 39 à 35 heures seraient surpayées à un taux nettement inférieur à celui de 25%, comme pour les heures supplémentaires classiques (lire Libération d'hier). Les patrons du Medef, eux, proposaient un taux compris entre 0 et 5%.
Phase transitoire. Cette révision à la baisse des heures supplémentaires aurait pour effet, explique depuis plusieurs semaines la CFDT, de fermer toute perspective de négociation dans les entreprises. Qu'une phase transitoire soit indispensable, la CFDT est la première à l'avoir dit. Mais si, durant cette période, les entreprises peuvent s'accommoder d'un simple renchérissement des 36e, 37e, 38e et 39e heures devenues supplémentaires, fait-on observer dans les rangs de la centrale de Nicole Notat, les syndicalistes qui auront à négocier des accords dans chaque entreprises se trouveront dans une situation intenable. A la base, les salariés, qui auront vu leur feuille de paye