Aux Cosmonautes, tout le monde connaissait Karim Fadiga, 26 ans, boxeur, étudiant, activiste associatif. Sa mort a fait l'effet d'un électrochoc, et toute la cité a vécu le deuil avec intensité. Récit au jour le jour: la chasse aux dealers, l'enterrement à Bamako, le match de foot. Et cet après-midi, le concert"
Les Cosmonautes, cité de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), organisent samedi une fête à la mémoire de Karim Fadiga, jeune homme de 26 ans poignardé fin avril, par des dealers, sur un trottoir de la cité. Dans ce quartier de 1 500 habitants, Karim avait un statut important. Un héros positif. Etudiant en économie, excellent boxeur, président d'une association sportive. De sa mort au concert de cet après-midi, en passant par les quarante jours du deuil musulman, Libération a suivi les lendemains du drame dans la cité. Jeudi 22 avril. Karim est mort à 6 heures ce matin, à l'hôpital Delafontaine. Hémorragie interne. L'un des deux coups de couteau reçus la ville a touché l'abdomen. La cité se réveille peu à peu, elle apprend la nouvelle. La colère commence à monter. Une chasse aux toxicomanes s'improvise. Un premier client pointe son visage émacié, des adolescents lui tombent dessus à coups de poing et de bâton. Driss Khellafi, l'entraîneur de boxe de Karim, conduit les plus jeunes hors de la cité. Il les ramènera le soir, en exigeant qu'ils rentrent chez eux. «La chasse aux camés a duré quelques jours, raconte Samira. Les jeunes étaient aveugles. Ils ont même frappé un livr