Reconstruire, telle est l'urgence pour une droite qui vient d'endurer un deuxième cyclone en deux ans. Les dégâts sont énormes. Le premier, en 1997, avait laissé sur le sable deux victimes de marque: Jacques Chirac, premier président de la Ve République à oser une dissolution décalée de l'Assemblée, à la perdre et à subir une cohabitation après deux ans de mandat; et Alain Juppé, «le meilleur d'entre nous», rejeté par une majorité de Français pour son bilan à la tête du gouvernement. La responsabilité de Séguin. Deux ans après, la liste des victimes s'est allongée. Chirac en fait toujours partie qui devient, belle prouesse, le premier chef d'Etat à voir son parti exploser à mi-mandat. Mais il est rejoint par ceux qui ambitionnaient d'apparaître comme la relève du maire de Bordeaux. Au premier rang de ceux-là figure Philippe Séguin. Pour avoir quitté le navire en pleine mer, il est responsable au premier chef du naufrage de l'embarcation gaulliste. A-t-on jamais vu un capitaine fuir dans un canot de sauvetage au milieu de sa course et laisser l'équipage se débrouiller seul alors qu'un grain menace? En droit maritime, cela vaut procès et condamnation lourde. La politique est plus indulgente. Mais le député des Vosges, fût-il reclus, ne peut se croire quitte de la défaite historique qu'a connue la droite gaullo-libérale. Nicolas Sarkozy, lui, a échoué dans sa tentative de récupérer le navire et de le ramener à bon port. Il a des excuses: la mission lui est échue in extremis. Ma
Analyse
Le grand déphasage
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publié le 15 juin 1999 à 23h17
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