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Libération

Lundi noir pour la droite

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Après la déroute des élections européennes, Nicolas Sarkozy quitte la présidence du RPR. Charles Pasqua, dont la liste a devancé celle du RPR, crée le Rassemblement pour la France.
publié le 15 juin 1999 à 23h31

Le RPR n'est plus. Charles Pasqua a annoncé la nouvelle hier soir. Fort de son bon score aux européennes, il s'est offert une grande première: il a «créé officiellement», avec Philippe de Villiers, le Rassemblement pour la France (RPF). Un lancement en direct, en plein journal de 20 heures de TF1. «Ce qui se passe au RPR ne me concerne plus, a-t-il précisé ["]. Il lui appartient de trouver les moyens de sa rénovation. ça se fera sans moi. J'ai vécu ces derniers mois dans une autre perspective: tenir un langage de vérité aux Français.» D'où sa nouvelle formation qui, affirme-t-il, «a vocation à recréer le grand mouvement politique inspiré par les idées du général de Gaulle». Et le sénateur des Hauts-de-Seine conclut à destination de l'Elysée: «Je ne me range pas derrière Jacques Chirac. Mais pas contre non plus. Il est au-dessus des partis ["]. J'ai pour lui de l'amitié. Mais nous sommes en désaccord politique sur un problème fondamental: la souveraineté nationale.» L'annonce était attendue, mais ça n'arrange pas les affaires du RPR, qui use ses présidents comme on salit sa chemise.

Présidence vacante? Et de deux en deux mois. Après Philippe Séguin, c'est son successeur qui a laissé tomber, hier, la direction du RPR. Coiffé au poteau par Charles Pasqua, Nicolas Sarkozy a «assumé» sa défaite électorale. Le député-maire de Neuilly-sur-Seine a «remis la totalité des pouvoirs qu'implique la présidence au conseil politique». Il ne sera «pas candidat à la présidence